San Cristobal de las Casas. Jour 2.

 Vendredi le 31 décembre 2021, Jour 32. San Cristobal de las Casas. Jour 2. 0 km.

 

Petit matin tranquille après avoir entendu les pétards toute la nuit. Ça ne laisse rien présager de bon de ce côté pour la nuit qui vient…

 

Nous ne faisons qu’une seule activité aujourd’hui soit aller visiter le petit centre écologique Encuentro à environ 1 km du camping.  On y fait de l’agriculture biologique à petite échelle, du vermicompostage, du camping en tente et de la randonnée.  Une belle petite rivière coule sur le site en se dirigeant vers la ville.

 

Nous nous contentons de visiter les lieux et de monter quelque 25 minutes dans la montagne de pins pour aller voir la ville d’un mirador.   À 2300 m d’altitude nous devenons rapidement essoufflés faute d’entrainement approprié. 

De retour au camping, un peu de guitare et nos amis viennent prendre l’entrée de saumon fumé chez nous. Nous soupons chacun chez nous mais nous nous rencontrons à nouveau dans le petit centre communautaire devant un beau feu de foyer en écoutant de la musique trad et des émissions de Radio-Canada sur Ohdio!  Mis à part un jeune qui reste dans son coin à jouer sur son téléphone durant moins d’une heure, nous y sommes seuls jusqu’à 22h.  Et là, arrive une troupe de jeunes campeurs qui nous demandent s’ils peuvent partager l’endroit avec nous.  En farce, je réponds que vu que tout le monde est vacciné, cela ne devrait pas poser de problème. Mais, avec un regard surpris et un visage sérieux, le porte-parole du groupe me répond qu’ils ne sont pas vaccinés.  

 

Nous décidons donc de leur céder la place et voici notre soirée du jours de l’an qui se termine peu après.  Nous apprendrons le lendemain que c’est le lot de plusieurs campeurs à San Cristobal de ne pas être vaccinés. Souvent des jeunes,  un peu originaux et peut-être pas portés à bien s’informer à des sources fiables…

 

Nous nous couchons vers 22h30 avec de bons gros bouchons en silicone dans les oreilles car la pétarade est vraiment bien partie!   

Bonne année à tous!

Tuxtla Gutierrez à San Cristobal de las Casas

 Jeudi le 30 décembre 2021, Jour 31. De Tuxtla Gutierrez à San Cristobal de las Casas. 70 km.

 

Martin a fait de la fièvre cette nuit et Hélène a mal à la tête. Le vaccin fait son effet. Mais rien de grave. 

 

Notre première visite a lieu au Canyon du Sumidero situé à Chiapa de Corzo tout près de Tuxtla.  Nous embarquons dans une grosse chaloupe, bien tassés mais masqués et dehors, puis nous faisons un parcours d’une heure pour nous rendre au barrage qui bloque la gorge depuis 1974.  C’est ce qui a permis de rendre ce parc naturel accessible au plus grand nombre et de développer une véritable industrie touristique locale.

 

Nous naviguons donc dans l’étroit canyon où les falaises peuvent atteindre plus de 600 m de hauteur par rapport à la rivière. Impressionnant! Multitude d’oiseaux : hérons, aigrettes, cormorans, pélicans, etc. Crocodile, singe araignée, chute naturelle avec concrétions calcaires, cactus, grottes et bien plus.  Ça valait vraiment la peine! Et dire que nous avions passé tout droit en 1990.

Nous reprenons la route et quittons la plaine pour les montagnes. Nous montons sans arrêt sur 42 km et grimpons de plus de 1800 m.  La route est belle mais toujours en construction pour élargissement ce qui rend la conduite difficile : rouler sur l’accotement pour se faire dépasser et dépanner nous-mêmes  les véhicules lents sur des lignes doubles. Ouf!

 

L’arrivée à San Cristobal surprend.  La taille de la ville s’est multipliée par cinq depuis notre dernière visite il y a 30 ans. Il y a des constructions dans les pentes tout autour de la vallée.  La chanson de Jim et Bertrand nous revient sans cesse en tête : « Dans la vallée de San Cristobal…Au Mexi-i-ique! »

 

Et là, durant une trentaine de minutes, nous cheminons au cœur de la vieille ville avec ses rues étroites où les véhicules ne peuvent se croiser qu’en se mettant sur le côté stationnement, s’il y a de la place. Hélène m’indique à tout instant la distance en centimètres qui est libre de son côté et moi je maintiens de mon côté environ 4 cm tout au plus, parfois un seul centimètre. Elle doit rabattre le miroir de côté à un moment donné.  Ça donne un peu chaud. Et on pense à Paule et Martin qui ont un VR un peu plus large et un peu plus haut….

 

Mais finalement, on arrive tous sans anicroche au Camping San Nicolas, le même où nous avions séjourné il y a 31 ans. Enfin!

 

On s’installe dans de jolis sites et on jase un peu avec plusieurs de nos voisins francophones : Belges, Suisses, et franco-canadien.

Vers 16h00, on s’en va faire un petit tour en ville. Le centro est à 1,8 km.  En route, nous croisons une procession religieuse tapageuse à souhait!

On va se promener autour de l’église Santo Domingo où abondent les vendeurs du temple avec leur artisanat local ou du Guatemala, ou du Pérou.  Sur la rue, les petits vendeurs essaient tant bien que mal d’écouler leur marchandise de toutes sortes : fruits, légumes, bonbons, pétards, chips, eaux de fruits ou jus, et bien d’autres.

 

Nous voici ensuite sur la grande rue piétonnière où environ 50% de gens seulement portent le masque malgré la foule dense. Un contraste par rapport aux jours précédents. Les touristes se sentent en sécurité peut-être…

 

Et puis c’est la grande cathédrale et son parvis couvert d’étals d’artisanat. C’est gros! Très gros!

Vient ensuite la place centrale avec son magnifique kiosque.  Nous faisons le tour et nous nous trouvons, un restaurant avec terrasse où nous mangeons à l’air libre par plaisir et par sécurité. On y a une vue plongeante sur la place centrale.

Dans le kiosque, les musiciens ont débuté leur spectacle. L’orchestre devrait-je dire.  Après souper, nous allons y refaire un tour et y faisons quelques pas de danse en compagnie de Mexicains qui eux connaissent les vrais pas. 

Nous prenons finalement un taxi pour revenir au camping. Un peu de lecture et coucher de bonne heure. On ne sait si c’est le vaccin, ou la route, ou la visite de la ville, mais on se sent bien fatigués.

 

De Jalapa del Marqués, Oax. à Tuxtla Gutierrez, Chiapas

 Mercredi le 29 décembre 2021, Jour 30. De Jalapa del Marqués, Oax. à Tuxtla Gutierrez, Chiapas. 345 km.

 

La nuit fut plus que passable. Pêcheurs qui arrivent à toute heure et chiens qui aboient, hurlent ou grondent à tout moment.  Ma contribution pour ce site dans Ioverlander sera très négative.  

 

Nous partons avant 8h et roulons sur une très belle route jusqu’à Tuxtla Gutierrez, capitale du Chiapas et comptant environ 650 000 habitants.  Pendant plusieurs heures, dans l’isthme de Tehuantepec, là où le Pacifique et le Golfe du Mexique sont les plus rapprochés, nous sommes à 150 m d’altitude seulement. La végétation est luxuriante et les vergers de mangues abondent. La saison débute et on en achète dans un kiosque en bord de route.

 

Nous traversons aussi de gigantesques parcs d’éoliennes. Au total plus de 1000. Au moins.  Après la plaine on remonte dans les montagnes de la Sierre madre del Chiapas puis on redescend jusqu’à Tuxtla à 550 m d’altitude seulement.

 

Il est 14h30 lorsqu’on arrive à l’hôtel La Hacienda en pleine ville. Ils ont quelques espaces pour des petits VR. C’est parfait!  Hélène et moi sommes arrêtés dans un autre Walmart pour trouver une chaise de camping mais là aussi, c’est en rupture de stock... On trouvera bien un jour lorsqu’on sera près de la mer…

 

Paule et Martin ont repéré un parc tout près de l’hôtel et nous décidons d’aller nous y dégourdir les jambes.  Tout à coup je lis une affiche qui indique qu’il y a un méga centre de vaccination Covid-19 dans le parc. Je m’informe et oui, ils sont d’accord pour nous donner notre troisième dose tout de suite.  En mois de 20 minutes, nous voici vaccinés pour la 3^ième fois.  Le seul petit côté négatif à cette incroyable chance, c’est qu’ils administrent du AstraZeneca pour la 3^ième dose, même pour les personnes vaccinées Pfizer auparavant.  Ce n’est pas idéal pour nous, mais c’est très certainement mieux que de n’avoir que deux doses durant les quatre prochains mois. D’autant plus que notre deuxième dose remontait à juin dernier.  

 

Après le vaccin on fait le tour du grand parc avec ses 3 terrains de soccers, terrains de tennis, de balle-molle, et autres, sous les grands arbres où viennent piailler les loris. Au retour, je fais ma contribution sur IOverlander et le ménage des photos.

 

On se fait ensuite un bon souper puis on se prépare à une bonne nuit de sommeil avec des bouchons dans les oreilles.

De Oaxaca à Jalapa del Marqués

Mardi le 28 décembre 2021, Jour 29. De Oaxaca à Jalapa del Marqués. 218 km.

Départ d’El Tule vers 10h ce matin. Nous prenons la route vers l’isthme de Tehuantepec.  C’est une belle route de montagne avec une chaussée assez bien entretenue. De 1528 d’altitude, nous descendons en lacets jusqu’à 700 m dans une belle vallée où on se spécialise dans la culture du maguey ou agave bleu. La demande pour le maguey est forte car c’est dans l’état d’Oaxaca qu’on produit le mezcal, un alcool semblable à la tequila. Depuis au moins une dizaine d’année les producteurs de mezcal essaient d’accroitre la valeur du mezcal, en augmentant la qualité mais aussi en produisant des alcools dérivés soit avec différentes saveur soit avec de la crème comme pour le Baileys ou l’Amarula.

 

Nous dinons dans un parc municipal, à l’ombre de grands arbres car il fait déjà 33 degrés ici.  Puis nous remontons jusqu’à 1300m et enfin redescendons à moins de 150 m d’altitude jusqu’à Jalapa del Marqués. 

 

Notre but est de camper sur le bord du grand réservoir Presidente Benito Juarez.  Mais la route est bloquée depuis plusieurs mois par des tas de graviers. Probablement un litige sur la propriété de certains terrains. Quoi qu’il en soit, nous prenons un chemin alternatif qui nous fait passer par de petits chemins de terre étroits et cahoteux.  On y arrive enfin vers 16h30 et le coup d’œil en vaut la peine. Un beau grand lac sur un arrière-plan de grandes montagnes !  Il y a plusieurs barques de pêche et une vingtaine de personnes se baignent dans l’eau chaude et un peu trop brunâtre à notre goût.

 

Nous nous installons dans le petit stationnement tout près du bord du lac et sortons nos chaises pour les amuse-gueules.  Les oiseaux sont nombreux : cormorans, aigrette, balbuzard pêcheur, frégates et à la brunante des bihoreaux.  Et voici que des dizaines de chauve-souris tournoient au-dessus de nos têtes en chassant habilement les insectes.

 

Peu à peu les autres voitures s’en vont et nous demeurons seuls sur le site. Il y aura probablement des visiteurs en soirée ou dans la nuit mais cela ne nous inquiète pas. D’autres voyageurs ont dormi ici avant nous et ont tous laissé de bons commentaires sur l’application Ioverlander.

 

Le ciel est peu éclairé par la petite ville et les étoiles ressortent très bien dans le ciel complètement dégagé.

 

À cause des mouches et moustiques, nous rentrons vers 19h30 dans le VR et écoutons le chant des grenouilles en lisant.  Les grenouilles sont parfois interrompues par un concert de jappements, de grondements et de hurlements des quatre ou cinq chiens qui semblent habiter cette petite plage où ils trouvent probablement assez facilement de la nourriture.

 

Nous nous couchons vers 21h pour lire un peu avant de dormir. Il fait assez chaud, je suis certain qu’on n’aura pas besoin des sacs de couchage cette nuit.  Beaucoup plus chaud qu’à Oaxaca où il faisait souvent six à huit degrés le matin.