Mardi le 21 décembre 2021, Jour 23. De Cholula, Puebla à Oaxaca, Oaxaca 379 km.
Je pourrais donner un autre titre à cet article aujourd’hui : Rouler au Mexique! J’en parlerai plus loin.
Nous sommes partis de Cholula vers 8h30. Le smog est épais et, sans étouffer, on le sent très bien. Malgré ceci, on peut discerner le volcan Popocatepetl au loin, dans la brume.
L’autoroute est bondée. On roule plusieurs kilomètres sous la voie aérienne avant de finalement y monter à notre tour. Même s’il est tôt, les postes de péage sont déjà surchargés, ce qui fait le bonheur des vendeurs de bébelles qui offrent leur marchandise aux conducteurs en se promenant entre les lignes de véhicules.
Enfin, on quitte la ville de Puebla et son smog et on arrive aux montagnes impressionnantes de la Sierra Madre del Sur. Et c’est là que commence la route à deux voies seulement. Elle est généralement bordée d’accotements de deux mètres mais ceux-ci se réduisent sans avertissement à moins d’un mètre parfois, notamment sur les ponts. Et c’est ici que débute un style de conduite très particulier qui ferait mourir de peur plusieurs conducteurs américains ou canadiens. Tout d’abord, il faut regarder autant devant que derrière en tout temps. Lorsqu’un véhicule plus rapide nous rattrappe, il faut se tasser le plus possible sur l’accotement et le laisser nous dépasser. Conséquence, on passe donc souvent à trois véhicules de large dans la route à deux voies seulement. Et s’il se passe la même chose en sens inverse, l’un des deux véhicules qui dépasse doit se tasser rapidement ou sinon c’est la collision frontale, peut-être. Je dis peut-être parce que tous les conducteurs sont aux aguets et très collaboratifs. On a donc vu à au moins deux reprises dans la journée, quatre véhicules qui se retrouvent en même temps dans la route à deux voies. Ça passe juste mais avec la collaboration de tous, surtout de ceux sur les accotements, ça peut fonctionner. Ou non…
Il y a aussi les fois où, tassés sur l’accotement, on se fait dépasser par une auto qui se fait elle-même dépasser par une autre auto, cette dernière étant alors complètement à droite de la chaussée. On croise les doigts pour que personne ne surgisse à l’improviste dans l’autre direction… La route est très sinueuse et justement, les rencontres se produisent rapidement.
Et il y a les gros camions semi-remorques, souvent double, toujours en surcharge. Ils gravissent péniblement les pentes abruptes à moins de 40 km/h. Et là, on doit les dépasser, souvent sur des lignes doubles, car sinon on devient nous-même une nuisance. Heureusement les chauffeurs de poids lourds connaissent parfaitement la largeur de leur enfin et utilisent au maximum l’accortement en frôlant presque les garde-fous.
Donc on doit toujours surveiller l’arrière pour laisser passer mais évidemment il faut être aux aguets pour surveiller ce qui s’en vient devant et se tasser rapidement, parfois très rapidement, au besoin. Ça arrive très souvent. Toujours en fait.
Pas besoin de faire un dessin, c’est une conduite très exigeante et fatigante.
Mais, comble de malheur, la route principale est bloquée par des camions de vidanges mis en travers. Une grève avec un blocage de route comme il en arrive souvent au Mexique.
Alors on doit reculer, sur le trois voies de chaque côté, faire demi-tour à travers les voitures s’engouffrent vers le blocage, revenir à l’envers du trafic dans la voie la plus proche du centre parmi les 3 voies et ensuite traverser de l’autre côté de la chaussée dans les 3 autres voies pour retourner sur nos pas. Ouf!
J’ai parlé à un taxi qui m’a expliqué la situation et je lui ai offert de nous guider dans les petites rues pour nous faire traverser la ville. On s’entend sur 300 pesos (20$). Nous le suivons donc. On escalade une montagne par des petites routes très mauvaises, parsemées de topes et de canaux d’écoulement des eaux, dans le trafic. Après 50 minutes nous voilà de l’autre côté de la ville et nous quittons notre taxi.
Ah non! La route est bloquée juste un peu plus loin! @#$%?!
Nous essayons donc de trouver avec Google un chemin alternatif mais on ne s’en sert que comme fond de carte car on a atteint les limites de son intelligence depuis longtemps. On est loin des autos autonomes ici! C’est certain!
On suit Martin qui a trouvé un chemin prometteur. Mais voici que, par ma faute on se retrouve dans une autre rue bloquée. Je recule et donc fait reculer ceux qui me suivaient. Martin recule un peu puis s’engage dans un sens unique où les passants vont l’aider à passer. Moi, je m’engage dans la rue parallèle mais il faut faire très attention car il n’y a que 10 cm chaque côté du VR de libre dans cette étroite rue avec des autos stationnées de chaque côté. En plus, les topes. Des autos qui s’en viennent en sens inverse doivent se garer dans des espaces très étroits pour nous laisser passer. Mais enfin on s’en sort. Des passants nous indiquent comment on fait pour prendre la grande route vers Tule : on revient vers la ville en se tassant rapidement vers la voie centrale et on fait demi-tour au premier feu de circulation. Ouf! Beaucoup d’attention et même un peu beaucoup de stress…
On arrive finalement vers 16h au camping, fatigués de la route de montagne mais peut-être autant des deux dernières heures dans les rues étroites avec une chaussée difficile pour faire une dizaine de kilomètres.
Le camping El Rancho constitue notre petit bonheur de la journée. C’est joli, moderne, propre, et accueillant. Un cinq étoiles mexicain!
On s’installe confortablement et puis Paule nous prépare une bonne Margarita qu’on déguste en relaxant.
La fraicheur s’installe après le coucher du soleil et vers 20h on rentre dans le VR pour le souper puis lire et relaxer avant de tomber dans les bras de Morphée. J’ai bien l’impression que je vais rêver de route, de dépassements, de topes, de blocages, et de circulation cette nuit…
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Je réponds habituellement rapidement et ce même quand le blogue date de quelques années... Jean